Communistes
Les politiques de l'Union européenne suscitent colère et rejet. Même si elle exonère un peu rapidement les fortes responsabilités des gouvernements nationaux, cette colère est entièrement légitime au regard des effets dévastateurs de ces politiques.
Mais, dans le même mouvement, chacune, chacun sent bien que face à la mondialisation ultralibérale, face à des groupe mondiaux comme Google, Amazon, Facebook, Apple, face aux politiques belliqueuses d'un Trump et d'un Erdogan, face aussi à la question vitale de la lutte contre le réchauffement climatique, l'Europe devrait être le bon niveau d'action politique.
Par ailleurs, il existe un fort risque
d'une Europe déchirée entre la fuite en avant vers des politiques
ultralibérales autoritaires qui aggraveraient encore plus la misère et
les inégalités et la tentation d'une régression nationale-populiste
d'extrême-droite qui ne peut conduire qu'au pire.
Le Brexit, la
répression contre les choix démocratiques des catalans, le résultat des
élections en Italie, la situation en Pologne et en Hongrie, le projet
macronien d'une Europe fédérale des « pays riches » montrent, entres
autres exemples, que ce danger est loin d'être virtuel.
Alors que
l'Europe de la concurrence de tous contre tous, soumise au diktat
permanent des marchés financiers et des banques, devient la nouvelle
« prison des peuples », il existe à l'état marginal et embryonnaire une
Europe de la coopération qui elle réussit. On peut ainsi citer l'exemple
de l'Agence spatiale européenne dont la mission scientifique Rosetta et
Philae a montré que l'Europe pouvait par la coopération faire mieux que
les États-Unis et la Chine.
Il y a plus que jamais besoin de cette
Europe de la coopération, d'une Europe de l'Humain d'abord, d'une Europe
libérée de la dictature de la finance qui soit une Union des peuples et
des nations libres, souveraines et associées.
C'est pourquoi le PCF
avec ses partenaires du PGE, entend faire la démonstration lors des
élections européennes de l'existence et de la nécessité d'un autre choix
que la fuite en avant dans les pires politiques libérales ou que le
national populisme.
C'est tout l'enjeu des travaux du Conseil national de ce samedi sur les élections européennes.
Yann Le Pollotec
Sauver notre viticulture
Les grossiums du vin commercialisent plus de 80% des vins de notre vignoble.
Ils ne sont plus qu'une poignée depuis 25 ans. Ils imposent donc à la fois les goûts que le vins doivent avoir mais aussi leurs prix. Bien souvent en dessous du coût de production. Ce qui a conduit à la disparition de 80% des vignerons du Beaujolais.
Et oui, il n'y a qu'en matière d'agriculture qu'il est toléré de vendre à perte (pour leproducteur !) dans notre pays.Il faut savoir que 70% des paysans français peuvent prétendre au R.S.A.
Les autorités publiques doivent absolument fixer des prix planchers et rémunérateurs. Par le biais des cabinets comptables, il est facile de déterminer les coûts de production et de fonctionnement moyens.De plus, pour les vins comme pour le reste des produits agricoles, il suffirait que le législateur active une loi existante depuis trente ans : le coefficient multiplicateur. C'est-à-dire que si l'acheteur en gros veut une marge, il ne peut revendre en dessous de celui-ci.Sans mettre le couteau sous la gorge des paysans. Par exemple, en prenant un coefficient de1.5%, s'il achète un produit de bouche 1€, il ne peut revendre à moins de 1.5€.
Les deux outils combinés, le grossium ne peut casser les prix et les paysans peuvent vivre de leur métier.
Est-ce à l'argent publique de suppléer à la politique dévastatrice des centrales d'achat ? Qu'il s'agisse de primes européennes (économie virtuelle des exploitations),d'aides ponctuelles (conseil régional, départemental) cet argent, au final, comble partiellement les « lacunes » des acheteurs en gros.On ressasse aux paysans qu'ils doivent développer l'agro-tourisme. Mais comment fera-t-on quand il n'y aura plus de femmes et d'hommes pour entretenir les paysages par leur métier.
On voit bien à travers le beaujolais les nombreuses friches qui accueillaient auparavant des vignes. C'est triste.Les dirigeants locaux insistent depuis des années auprès des vignerons pour qu'ils accroissent la vente directe... en vendant leurs bouteilles au-delà de 15 €. Mais nulle part il n'est conseillé d'augmenter les salaires et pensions massivement dans notre pays ! Si l'on compare les courbes du chômage et celle de la consommation de vin, elles sont inversement proportionnelles. Le vin n'est plus un produit de première nécessité, aussi les ventes diminuent elles au fur et à mesure que les pouvoirs d'achat s'érodent.
Si les dirigeants politiques n'interviennent pas, on assistera à la généralisation de ce qui est né depuis quelques années : des « investisseurs » achètent des terres agricoles, forment de gigantesques domaines. Puis ils font travailler les cultures -pour des salaires de misère- par des travailleurs détachés. Si bien que dans le futur, en France, il risque fort qu'il n'y ait plus de vignerons mais toujours du « vin » produit. Des vins industriels et uniformes. Subsisteront quelques vins très chers que seuls les nantis pourront s'offrir. Pour tous les autres citoyens : des vins bas de gamme sans intérêt gustatif.
C'est bel et bien en remettant l'Homme au cœur de la société -en agriculture comme dans les autres secteurs d'activité- que l'humanité progressera.
Allombert Etienne
Face au projet gouvernemental de destruction du service public ferroviaire l'intervention des citoyennes et citoyens usagers au côté des cheminots sera décisive.
Les
relais médiatiques du pouvoir font tout pour faire croire que le projet
gouvernemental pour la SNCF est circonscrit au seul démantèlement du
statut des cheminots. L'objectif est de mettre en scène l'opposition au
projet Macron comme étant un simple conflit social opposant les salariés
de la SNCF à l'État, propriétaire de l'entreprise. Ramenant les
usagers, au pire, au rôle de spectateurs et au mieux, au rôle de soutien
passif soit au gouvernement, soit aux cheminots
En fait le projet
gouvernemental est un bloc, incluant évidement la fin programmée du
statut, mais aussi tout ce qui fait de la SNCF un service public
national participant à l'existence même de la République française.
C'est aussi un crime contre l'écologie car il déportera du trafic
ferroviaire vers les bus et aggravera la situation déjà catastrophique
du fret.
C'est pourquoi, à partir de la colère des usagères et des
usagers par rapport aux dysfonctionnements chroniques de leur ligne, il
convient de pointer les responsabilités politiques de ceux qui ont
sciemment saboté, depuis 30 ans, notre système ferroviaire par le sous
investissement, la politique du tout camion, le refus de l'égalité
territoriale, la spéculation sur une future privatisation du ferroviaire
français.
Nous devons démontrer que loin de résoudre les problèmes,
ce projet qui ne vise que l'ouverture à la concurrence du réseau ferré
afin de la rendre rentable pour des intérêts privés, va aggraver
considérablement la situation. La régression du fret ferroviaire depuis
l'ouverture à la concurrence, et la situation des chemins de fer
britanniques avec leur prix prohibitif du billet et leur faible
sécurité, montrent que l'ouverture à la concurrence n'est pas la
solution mais le problème. La question des directives européennes est un
faux problème, car elle oblige en rien la fin du statut de cheminot et
parce que dans le cas de la France, l'ouverture peut être refusée c'est
une question de volonté politique de son gouvernement.
Les cheminots
et leurs organisations syndicales, les comités d'usagers de lignes ont
les vraies solutions pour surmonter les dysfonctionnements de notre
service public ferroviaire.
Les communistes et leurs élu-e-s feront
tout pour que les usagères et les usagers se mobilisent afin de faire
échec au projet gouvernemental et pour que les vraies solutions soient
écoutées et mises en œuvre. Cette mobilisation est ainsi de cette
manière aussi au cœur de la préparation de notre Congrès
Yann Le Pollotec